Pouvons-nous dire que l’haïtien d’aujourd’hui connait l’importance de son drapeau ? Serait-ce mentir de dire qu’il ne lui sert qu’à célébrer ses gloires en terre étrangère ? Qu’un sportif ou artiste d’origine haïtienne se distingue loin d’Haïti, vivement que l’on fasse flotter le bicolore ! Qu’un étranger insulte notre honneur, nous rentrons tous secouer la poussière de nos bleu et rouge et nous nous en drapons pour aller manifester et demander réparation !
Mais alors, quel est le symbole réel de ce bicolore pour nous, haïtiens natifs natals ? Quelle est sa place dans notre identité de peuple ? Respectons-nous l’idéal d’union bâti par Dessalines et Pétion le 18 mai 1803, à la veille de cette grande bataille qui allait nous transformer en première république noire libre du monde ? Agissons-nous chaque jour pour imposer au monde la fierté haïtienne ?
J’aurais pu continuer ainsi longtemps ces questions si je n’avais été confrontée tous les jours au génie de notre comportement de « sauve-qui-peut ! », de « chacun pour soi », de « seuls les plus justes seront sauvés », qui ne reflète en rien un comportement de citoyens soucieux et conscients de leur responsabilité envers le drapeau de leur pays.
« Pour le drapeau,
Pour la patrie,
Mourir est beau »,
dit notre Dessalinienne.
Ces mots soulignent le caractère sacré de ce symbole qu’est le drapeau. Car savez-vous qu’il est vu généralement comme un manque de considération que de laisser un drapeau flotter la nuit ? Que la loi ou du moins la morale et la fierté d’appartenance à une nation condamnent le fait de laisser flotter un drapeau dégradé, décoloré, sale ou qui s’est enroulé autour de son mat ? Que le drapeau ne doit jamais toucher le sol ? Qu’il faut saluer le drapeau quand on le hisse à son mat ?
Sachant tout cela, notre bicolore ne mérite-t-il pas plus de respect sur la terre qui l’a vu naitre !
Il est temps pour nous de commencer à lui redonner ses lettres de noblesse puisque sans lui, nous sommes presque des apatrides…
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